Le probleme Spinoza (Prix des Lecteurs 2014) - Irvin D Yalom - Books - Le Livre de poche - 9782253168683 - January 29, 2014
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Le probleme Spinoza (Prix des Lecteurs 2014) French edition

Irvin D Yalom

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Le probleme Spinoza (Prix des Lecteurs 2014) French edition

Qui était donc Spinoza, ce philosophe excommunié en 1656 par la communauté juive d'Amsterdam et banni de sa propre famille ? Un juif reste-t-il juif une fois qu'il a été exclu du judaïsme ? Le Dr Yalom aurait-il pu psychanalyser Spinoza ? Quelle fascination Spinoza peut-il exercer, trois siècles plus tard, sur l'idéologue nazi Rosenberg ? En effet, en 1940, le Reichsleiter Rosenberg confisque les archives du musée Spinoza et note dans son rapport : « pour l'examen du "problème Spinoza" ». L'?uvre du philosophe juif met-elle en péril les convictions antisémites de l'idéologue nazi ? Le Dr Yalom aurait-il pu psychanalyser Hitler ? ou Rosenberg, l'inspirateur ou compilateur de toutes les thèses les plus antisémites des Nazis ? Le cours de l'histoire en aurait-il été changé ? Amsterdam, 1656. Spinoza reçoit la visite de Franco et Jacob, deux jeunes gens qui semblent avoir longuement voyagé. Ils viennent lui demander des conseils car Franco, Portugais marrane (juif converti de force au catholicisme, ici sous l'Inquisition), se pose des milliers de questions concernant la religion, sa relation au judaïsme, notamment dans ses rituels et son rapport à la communauté juive d'Amsterdam. Les deux hommes font de leurs conversations avec le philosophe aux représentants de la synagogue d'Amsterdam. Les Parnassim décident alors de l'excommunier, mettant ainsi fin au « problème Spinoza » qui trouble la communauté depuis trop longtemps et l'excommunient : depuis son adolescence, Spinoza défie les lois de sa communauté, par son doute sur le caractère sacré de la Bible, la nécessité des rituels et la spécificité des juifs en tant que peuple élu. Petri-Realschule de Reval en Estonie, 1910. Alfred Rosenberg, 16 ans, Allemand de la Baltique, s'est laissé emporter dans une déclaration antisémite devant les élèves de sa classe. II est convoqué par le principal, Herr Epstein, qui le fait parler de ses convictions et tente de le faire réfléchir sur la teneur de son discours : « Ce n'est pas ce en quoi vous croyez, ou dites croire, c'est la façon dont vous vivez qui importe. Rosenberg, redites-nous ce que Goethe a appris de Spinoza. Je vous demande quel effet cela vous fait que l'homme que vous admirez plus que tout autre ait choisi, lui, d'admirer plus que tout autre un juif. - Un juif ? - Ne saviez-vous pas que Spinoza était juif? Comment expliquez-vous que ce génie allemand universel qu'est Goethe ait été à ce point secouru par les idées d'un représentant d'une race inférieure ? Réfléchissez à Goethe et au juif Spinoza. » Rosenberg s'engage à lire L'Ethique avant d'avoir 21 ans. Pour Herr Epstein, Rosenberg ne semble heureusement avoir ni l'intelligence ni la force d'âme qui pourrait faire de lui quelqu'un de dangereux par son influence sur les autres. 1656. Excommunié de sa communauté, Spinoza s'achemine vers une vie de solitude, consacrée à l'étude. Dans sa nouvelle vie, il est accueilli par Van den Euden et son académie, s'initiant ainsi à la philosophie grecque et latine d'Epicure, de Lucrèce ou d'Aristote. Il garde des liens avec Franco, celui-là même qui l'a trahi, mais qui, dans son questionnement sur l'identité de Dieu et ce qu'il faut en attendre, est en même temps fasciné par Spinoza. 1914-1918. L'Allemagne est en guerre. Alfred Rosenberg, toujours plus imprégné de ses convictions, défend un discours idéologique antisémite et milite pour une noble Allemagne aryenne, enfin débarrassée de tous ceux qui la polluent, les juifs d'Europe. Mais il n'arrive pas à se libérer de la pensée de Goethe ni de Spinoza. Il voue un culte à Goethe. Et Goethe voue un culte à Spinoza. Bien que Spinoza et Rosenberg aient vécu à trois siècles d'intervalle, Spinoza reste un problème pour Rosenberg. Il ne peut que s'émerveiller de son audace. Comment ne pas admirer un tel homme ? Mais... il est juif. À moins qu'il ne soit plus tout à fait juif puisqu'il a été renié par les siens. Bien que ses travaux académiques aient été de premier ordre, Alfred ne s'est jamais senti à l'aise dans le domaine de l'ingénierie, préférant consacrer son temps à la lecture des ouvrages de mythologie et de fiction. Il est fasciné par les légendes nordiques, par l'?uvre de Tolstoi et il tâte de la philosophie : Kant, Schopenhauer, Nietzsche, Hegel. Alfred se pose des questions sur lui-même. Qui est-il ? Où se sent-il chez lui ? En Estonie ou en Allemagne ? C'est alors qu'en pleine confusion, en 1918, il rencontre Friedrich Pfister, un ami de son frère, qui aime la philosophie tout en étant initié aux pratiques psychanalytiques de Freud, Carl Jung ou Eugen Bleuler. Ces conversations jalonnent la vie de Rosenberg, fragile par son sentiment de déracinement et de solitude et son besoin d'amour et de reconnaissance, présents dès l'enfance et tout au long de sa vie. C'est là qu'il exprime de nouveau ses perplexités sur le fait qu'on puisse être savant et juif comme Einstein, génial et juif comme Spinoza, en bref sa haine intense du Juif. Seule la lecture et l'étude de Spinoza permet de faire méditer Rosenberg au-delà de ses convictions. 1918-1919. Rosenberg rejoint l'Allemagne et s'installe à Munich, où, fort de ses lectures antisémites, notamment Les Fondements du x/x6 siècle de Houston Stewart Chamberlain, et de son dégoût de la révolution judéo-bolchevique, il rencontre Dietrich Eckart, fondateur de Auf Gut Deutsch, journal visant à lutter contre les juifs, et qui deviendra le Vôlkischer Beobachter, principal outil de propagande du parti nazi. Encouragé dans ses convictions et initié par Eckart au journalisme, Alfred Rosenberg publie nombre d'articles sur « la juiverie » et le bolchevisme, et son premier livre : La Trace du juif dans la suite des temps qui contient les grands thèmes de l'antisémitisme nazi : les juifs à l'origine du matérialisme destructeur, de l'anarchie et du communisme, les dangers de la franc-maçonnerie juive, les rêves délétères des philosophes juifs, et surtout la menace que représente pour la civilisation supérieure la contamination par le sang juif. Sous la tutelle d'Eckart, il participe à des rassemblements politiques extrémistes et entre dans l'ordre de Thulé, à l'origine groupe d'études de l'Antiquité allemande, qui s'intéresse davantage à l'histoire de l'Allemagne de l'après-guerre et au « grand danger que court l'Allemagne du fait des bolchevique et des juifs ». Septembre 1919. Création par des membres de l'Ordre de Thulé du Parti des Travailleurs allemands, avec autorisation de l'armée. L'observateur militaire en civil qui est présent à la première réunion est Hitler. D'apparence commune, il devient enragé lorsqu'il se lance dans ses harangues, et ses idées antijuives, promilitaires et anticommunismes s'avèrent être dans la lignée de ce nouveau parti. Il va même plus loin puisqu'il prône l'élimination totale des juifs d'Allemagne. La vie de Rosenberg prend un tournant : Hitler lui rappelle ce qu'il sait déjà. Le sang ne peut changer. Un juif reste à jamais un juif. Alfred sent la nécessité de repenser le problème Spinoza. À partir de 1919, Rosenberg ne quitte plus Hitler, son élève dont il forge l'idéologie. En 1921, dans les pages du Munchener Beobachter, il publie les Protocoles des sages de Sion. En novembre 1923, il participe à la tentative de putsch à Munich. Son livre Le Mythe du XXe siècle, paru en 1930, devient un best-seller, juste après Mein Kampf. Idéologue du parti, Rosenberg reste dans l'ombre d'Hitler et le craint, car l'élève dépasse le maître. Et Irvin Yalom d'explorer alors la relation de Rosenberg l'éternel second, le mal aimé, toujours en manque de reconnaissance, avec Hitler qui lui confie toujours plus de responsabilités tout en ne le laissant pas être aussi proche qu'il le souhaiterait. Ce nouveau livre d'Irvin Yalom explore la vie intérieure de Spinoza, cet homme au destin solitaire, à l'écart de tous, pour qui la liberté est le but à se fixer, la liberté de penser, d'analyser et de se consacrer à l'érudition. C'est nourri de son expérience de psychothérapeute qu'lrvin Yalom se confronte au personnage de Spinoza, car, à part son ?uvre majeur, rien ne reste de l'homme qui s'est attaché à faire disparaître toute mention biographique de ses correspondances et tout portrait. En parallèle, Irvin Yalom explore le développement personnel d'Alfred Rosenberg, l'un des principaux idéologues du parti nazi, qui joua un rôle décisif dans l'extermination des juifs d'Europe. Dans ces longues conversations avec Rosenberg, Friedrich Pfister, personnage entièrement fictif, n'est pas sans rappeler le Dr Yalom. Tout le talent de Yalom tient dans cette prouesse de faire vivre des personnages, de les incarner, que ce soit Spinoza ou Rosenberg, par la psychanalyse dans un voyage intérieur. Son sens de la narration lui permet alors de donner vie à Spinoza et de le connecter à l'histoire apocalyptique de l'Allemagne nazie à travers le personnage de Rosenberg.


552 pages

Media Books     Paperback Book   (Book with soft cover and glued back)
Released January 29, 2014
ISBN13 9782253168683
Publishers Le Livre de poche
Pages 552
Dimensions 179 × 110 × 27 mm   ·   290 g
Language French  

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